Affaire UNIVERSITE PARIS 8

En 2021, Le Parisien puis Le Monde ont révélé des soupçons de malversations financières qui pèseraient sur l’Université Paris 8 et la tentative présumée par la présidence d’étouffer l’affaire en sanctionnant le lanceur d’alerte.

Dès 2017, un agent de l’Université Paris 8 a signalé à la présidence de l’Université d’éventuelles pratiques frauduleuses dans la gestion financière de différentes unités de recherches. Il pointait notamment des irrégularités financières dans certaines conventions de recherche liant des chercheurs à l’Université Paris 8, ainsi que les agissements de trois enseignants dont les frais de déplacement et d’achat de matériel interrogent.

Aucune mesure n’a été prise par la Présidente de l’Université, Madame Annick Allaigre, pour contrôler et mettre fin à d’éventuelles mauvaises pratiques financières. Au contraire, cette dernière a engagé à l’encontre du lanceur d’alerte une procédure disciplinaire en pointant des carences dans son management, un manque de loyauté et un refus de « s’inscrire dans une ligne hiérarchique ».

En avril 2019, le lanceur d’alerte a, en tant que fonctionnaire, déposé un signalement auprès du procureur de la République de Bobigny, sur le fondement de l’article 40 du code procédure pénale. Puis, dans le cadre de l’enquête préliminaire, en juin 2019, il a déposé une plainte. En décembre 2020, il a finalement déposé une plainte avec constitution de partie civile.

La procédure judiciaire : Une information judiciaire a été ouverte au Tribunal Judiciaire de Bobigny en mars 2021.

Le 25 mars 2021, Anticor a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour détournement de fonds publics.

Le 29 décembre 2022, Anticor a été auditionnée par la juge d’instruction.

Pourquoi Anticor a-t-elle décidé d’agir dans cette affaire ? Anticor est co-fondatrice de la Maison des lanceurs d’alerte et considère qu’il est essentiel de garantir la protection de celles et ceux qui signalent des faits qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Ici, les signalements internes n’ont pas été entendus et le lanceur d’alerte a été victime de représailles pour avoir dénoncé un mésusage présumé d’argent public.

Anticor milite pour l’usage rigoureux des deniers publics. C’est pourquoi l’association est attentive à ce que l’information judiciaire ouverte permette de faire la lumière sur d’éventuels détournements de fonds publics intervenus alors que l’enseignement supérieur souffre d’un réel manque de moyens humains et financiers.

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