Affaire FALCO

Hubert FALCO, maire de Toulon depuis 2001 et ancien président du conseil départemental du Var (1994-2002) est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages indus de la part du département du Var, après la fin de son mandat. Dans ce procès dit « du frigo », M. FALCO est soupçonné d’avoir bénéficié de repas pris en charge par cette collectivité pendant 16 ans, de 2002 à 2018, alors qu’il n’avait plus aucune fonction au sein du conseil départemental. Le seul coût de ces repas, dont certains étaient confectionnés par un cuisinier affecté à son service exclusif et stockés dans un frigo personnel situé dans les cuisines du département, est évalué par la Police Judiciaire de Marseille, à près de 300.000 euros, soit 1.600 euros par mois à la charge du contribuable.

Marc GIRAUD, président du conseil départemental du Var de 2015 à 2022, est lui soupçonné d’avoir laissé perdurer ces agissements en connaissance de cause.

Laurent DEFRAIZE, le cuisinier d’Hubert Falco, lanceur d’alerte, avait dénoncé cette situation dès 2016. Il a été menacé, harcelé, placardisé et retrouvé mort, pendu à son domicile, en 2020. Une enquête sur les circonstances de sa mort est en cours.

La procédure judiciaire : Le 1er janvier 2019, Faouzia MEHAZEM, Secrétaire Générale du Syndicat UNSA du Département du Var, a saisi le Parquet National Financier (PNF) de ce dossier. Dans le cadre d’une enquête préliminaire dont est saisie la police judiciaire de Marseille, le siège du conseil départemental du Var à Toulon, a fait l’objet d’une perquisition, le mardi 9 mars 2021.

Hubert Falco et Marc Giraud, ainsi que sept directeurs et anciens directeurs ont été placés en garde à vue en octobre 2021 à Marseille.

Anticor s’est constituée partie civile en mai 2022. Le 3 juin 2022 a eu lieu une audience technique de « mise en état » au tribunal correctionnel de Marseille. Le procès a été fixé du 11 au 14 avril 2023 à Marseille après un ultime report.

Hubert Falco a été condamné à 3 ans d’emprisonnement avec sursis et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, ainsi qu’à la confiscation de la somme de 55 000 euros saisie. M. Giraud a été condamnée à une peine de 2 ans d’emprisonnement avec sursis et 3 ans d’inéligibilité sans exécution provisoire. Hubert Falco a fait appel de la condamnation.

Le procès en appel de l’ancien maire de Toulon dans le cadre de l’affaire dite du «frigo» se tiendra les 27 et 28 mars prochains à Aix-en-Provence.

Fondement juridique de l’action d’Anticor : Détournement de fonds publics présumé et recel de ce délit.

Pourquoi Anticor a-t-elle décidé d’agir dans cette affaire ? La corruption affecte l’économie, le vivre ensemble et la confiance en nos élus. Son coût a été évalué, en France et par an, à 120 milliards d’euros. Chaque abus contribue à alimenter ce chiffre qui est insupportable pour la collectivité. C’est la raison pour laquelle Anticor, association citoyenne, poursuit les infractions à la probité.

Dans ce dossier, ce qui choque en particulier c’est l’omerta qui a pu régner pendant des années afin de protéger un homme politique puissant dans un contexte où ses abus étaient connus de nombreuses personnes. Ce qui choque encore plus et ce qui doit alerter tous les citoyens est la violence intolérable qui a été déployée contre le lanceur d’alerte qui a eu le courage de briser cette omerta. C’est par soutien à tous ceux qui décident de dénoncer des faits de corruption, partout en France, qu’Anticor a décidé de se constituer partie civile dans ce procès de détournement de biens publics présumé.

Par cette intervention, l’association entend faire passer un message sans ambiguïté : à chaque fois qu’un lanceur d’alerte sera menacé, subira des représailles ou des violences, Anticor reprendra son alerte afin que jamais le sacrifice d’une personne qui a défendu l’intérêt général ne reste vain.

L’histoire des lanceurs d’alerte doit être racontée. C’est la raison pour laquelle Anticor a demandé à un artiste de croquer ce procès et faire en sorte que l’histoire de Laurent DEFRAIZE ne soit jamais oubliée. Il y a un an, une loi de transposition d’une directive européenne de protection des lanceurs d’alerte est entrée en vigueur en France. Toutes les personnes témoins de dysfonctionnements peuvent contacter Anticor afin d’être protégées.

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