# Anticor

Tribune : #NousSommesAnticor ou quand des citoyennes et des citoyens ordinaires sortent de l’ombre pour dire la vérité.

Nous, citoyennes et citoyens de France métropolitaine et d’Outre-Mer, militantes et militants de la lutte anti-corruption, avons suivi la cabale à rebondissements dont est victime depuis des mois, l’association pour laquelle nous nous sommes engagé.e.s.

Mu.es par une déception commune face à l’impunité dont certaines personnalités politiques ou de pouvoir peuvent bénéficier dans notre pays, nous ne comptons pas les heures passées ni l’énergie dépensée dans cette lutte inégale mais nécessaire. Parents, filles et fils d’agriculteurs, ouvriers, enseignants, avocats, étudiants, anciens policiers, opticiens, médecins, travailleurs sociaux, conseillers municipaux, auto-entrepreneurs, magistrats, syndicalistes, chefs d’entreprise, retraités, chômeurs, smicards, militants politiques ou simples citoyens, de droite, de gauche, du centre ou de nulle part…peu importe qui nous sommes et d’où nous venons. Cette question, nous ne nous la posons pas car une seule chose nous motive : lutter contre toutes les formes de corruption. En cela, nous œuvrons ENSEMBLE, au-delà de nos obédiences, au-delà des origines sociales, au-delà des clivages et des séparatismes qui feraient de nous des prisonniers de l’ignorance. Nous sommes les membres d’une association née il y a 20 ans. Nous sommes Anticor et il nous faut rétablir la vérité.

A l’origine association d’élus et de fonctionnaires, Anticor a été fondée en juin 2002 pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Son ambition est de réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs.

Avec les lanceurs d’alertes, Anticor s’implique dans des affaires judiciaires en signalant aux parquets des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale. Agréée par le Ministère de la Justice et la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, Anticor s’engage aux côtés des citoyens pour se constituer partie civile et permettre une instruction impartiale des dossiers par des juges indépendants.

Anticor ce sont des citoyens militants qui sont parvenus à dépasser les clivages politiques et sociaux pour se centrer sur l’une des luttes les plus complexes qui soit : la lutte anti-corruption. Les chiffres sont alarmants. Pour reprendre le titre d’un article publié dans la page Economie du Figaro en décembre 2017 : « la corruption gangrène le monde ». Et la France n’échappe pas à cette pandémie et se place désormais en 23ème position, derrière l’Uruguay et les Emirats Arabes Unis dans le dernier classement de l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency International.

A l’échelle de l’Europe, la corruption coûterait entre 179 et 990 milliards d’euros par an aux Etats membres. En France, sur 1093 affaires de corruption recensées en juin 2020 par l’ONG Transparency International, plus d’1/3 (39%) concernerait des élus de la République, principalement pour détournement de fonds publics.

C’est pour cette raison et pour rétablir le lien de confiance entre les élus et les citoyens, que, depuis sa création, Anticor prolonge son action dans les départements au travers des groupes locaux. Partout en France, des citoyens soucieux de l’intégrité de leurs élus et fonctionnaires exercent une veille attentive sur la vie publique, détectent les dysfonctionnements des institutions, évaluent la probité des élus et rassemblent les adhérents qui participent ainsi à l’efficacité de l’association. Ces groupes locaux sont une force de proposition au sein d’Anticor. Ouverts à tous sans aucune discrimination, ils fonctionnent de manière autonome et libre, avec l’appui des membres du bureau.

Le succès d’Anticor ces dernières années dans de grandes affaires fortement médiatisées aurait dû nous faire prendre la mesure des risques qui pouvaient peser sur l’association, notamment le risque d’entrisme de personnes mal intentionnées qui verraient dans Anticor un tremplin vers la lumière médiatique. Nous avons également sous-estimé sans doute la résonance que certaines décisions de justice que nous avons initiées pouvaient avoir sur ceux qui envisageaient de faire carrière en politique en utilisant abusivement le « label Anticor »…

La « tête dans le guidon » des affaires, nous n’avons pas non plus accordé suffisamment d’importance aux attaques dont Anticor fait l’objet depuis plusieurs mois et nous avons envoyé au front notre Présidente, Elise Van Beneden, pour défendre les positions de l’association.

Chacun de nous a pu prendre connaissance des articles de presse dont certains nous ont particulièrement heurtés en présentant une association qui ne nous ressemble pas.

Anticor c’est exactement 5993 militants à jour de leur cotisation au 28 février dernier, bientôt 100 groupes locaux, un Conseil d’Administration de 21 administrateurs élus pour 3 années par l’Assemblée Générale, qui désigne en son sein un bureau de sept personnes. Tous sont bénévoles.

L’association née en 2002 vient de fêter ses dix-neuf ans. Depuis toutes ces années, nous sommes nombreux à œuvrer dans l’ombre, sans chercher les lauriers ou la gloire dans les médias. Nous recevons des lanceurs d’alerte en détresse ; nous analysons leurs dossiers ; nous écrivons aux candidats et aux institutions ; nous étudions des projets de lois, des arrêtés de nomination, des procédures de marchés publics. A notre rythme, nous faisons évoluer l’association avec prudence pour ne pas la dévoyer et rester le plus rigoureux possible dans le traitement des dossiers.

Nous ne sommes pas la première association à connaître une crise : les militants de tous horizons le confirmeront. Il est extrêmement fréquent, dans toute forme d’organisation, de voir des tensions naître du fait de divergences idéologiques, mais aussi d’appétits de pouvoir, de querelles d’egos, de jalousies et de névroses personnelles. Ceci étant dit, Anticor, n’est pas n’importe quelle association : plusieurs parmi nous s’interrogent sur l’étrange conjonction des événements, qui voient une vendetta médiatique et interne s’organiser alors même que l’association attend le renouvellement de son agrément… Et que le Ministère de la Justice puis la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces en lien avec le Premier Ministre, multiplient les demandes pour s’assurer de l’indépendance et du fonctionnement démocratique de l’association.

Jour après jour nous dénonçons avec peu de moyens (2 salariées et de la bonne volonté) des détournements de fonds publics, des prises illégales d’intérêts ou du favoritisme dans des dossiers dont le montant s’élève souvent à plus de six chiffres et autant de méfaits qui érodent peu à peu nos institutions et la confiance des citoyens.

Si jusqu’à présent, nous étions restés plutôt silencieux, il est désormais de notre devoir de dénoncer des attaques qui n’ont pas d’autre but que de nous empêcher d’avancer et de décrédibiliser notre action. En attaquant Anticor, c’est nous tous qui sommes attaqués. Surtout, c’est la lutte contre la corruption qui est décrédibilisée.

Notre démocratie vaut mieux que ça.

Nous, citoyennes et citoyens engagé.es dans la lutte contre la corruption, déclarons notre volonté de lutter encore et toujours, du mieux que l’on peut, pour une République plus éthique. Nous nous sommes choisis dans ce combat et nous continuerons de mener ce combat tant que nécessaire.

Signataires : Ada B. (Auvergne-Rhône-Alpes), Adrien G. (Ile-de-France), Alain G. (Auvergne-Rhône-Alpes), Alex F. (Auvergne-Rhône-Alpes), Alexandre C. (Ile-de-France), Alexandre G. (Ile-de-France), André (Auvergne-Rhône-Alpes), Anne (Auvergne-Rhône-Alpes), Anne (Bourgogne-Franche-Comté), Arlette (Réunion), Armand F. (Auvergne-Rhône-Alpes), Arnaud T. (Ile-de-France), Aude T. (Auvergne-Rhône-Alpes), Bastien C. (Bretagne), Benjamin D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Benjamin G. (Grand-Est), Benoît (Auvergne-Rhône-Alpes), Bernard (Grand-Est), Bernard (Occitanie), Bernard (Auvergne-Rhône-Alpes), Bernard (Ile-de-France), Bernard D. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Carole R. (Ile-de-France), Caroline E. (Bretagne), Christian G. (Occitanie), Christilla D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Christine (Nouvelle-Aquitaine), Christine P. (Occitanie), Christophe C. (Ile-de-France), Claude J. (Auvergne-Rhône-Alpes), Claude M. (Auvergne-Rhône-Alpes), Corinne (Auvergne-Rhône-Alpes), Cyrielle (Auvergne-Rhône-Alpes) Danie S.  (Occitanie), Daniel C. (Hauts-de-France), David P. (Nouvelle-Aquitaine), Didier M. (Occitanie), Dominique C. (Pays de la Loire), Dominique L. (Occitanie), Dominique V. (Grand-Est), Dorothée L. (Occitanie), Elena P. (Réunion), Eric (Auvergne-Rhône-Alpes), Eric J. (Occitanie), Evelyne (Bourgogne-Franche-Comté), Fabien B. (Auvergne-Rhône-Alpes), Fabrice B. (Grand-Est), Fernando (Nouvelle-Aquitaine), François (Auvergne-Rhône-Alpes), François (Bourgogne-Franche-Comté), Françoise M. (Réunion), Frédéric L. (Bretagne), Géraldine P. (Auvergne-Rhône-Alpes), Géraldine T. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Gilbert B. (Occitanie), Gilles D. (Grand-Est), Gloria R. (Auvergne-Rhône-Alpes), Grégoire T. (Ile-de-France), Guillaume (Normandie), Guillaume G. (Auvergne-Rhône-Alpes), Guy B. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Henri S. (Grand-Est), Hubert L. (Ile-de-France), Irène V. (Auvergne-Rhône-Alpes), Isabelle F. (Auvergne-Rhône-Alpes), Isabelle T. (Ile-de-France), Jackie B. (Occitanie), Jean Pierre L. (Auvergne-Rhône-Alpes), Jean-Bernard P. (Ile-de-France), Jean-François P. (Auvergne-Rhône-Alpes), Jean-François P. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Jean-François S. (Occitanie), Jean-Luc G. (Bretagne), Jean-Luc W. (Pays de la Loire), Jean-Marc S. (Grand-Est), Jean-Marie D. (Occitanie), Jean-Marie G.(Pays de la Loire), Jean-Patrick A. (Ile-de-France), Jean-Pierre B. (Auvergne-Rhône-Alpes), Jérôme F. (Réunion), Jérôme G. (Pays de la Loire), Jérôme M. (Bourgogne-Franche-Comté), Julie H. (Auvergne-Rhône-Alpes), Julie O. (Ile-de-France), Laurent B. (Occitanie), Laurent W. (Grand-Est), Louis F. (Occitanie), Louis Jean (Auvergne-Rhône-Alpes), Luc C. (Occitanie), Lucie (Auvergne-Rhône-Alpes), Marie (Réunion), Marie B. (Ile-de-France), Marie Isabelle B. (Réunion), Marie-Anne F. (Ile-de-France), Marie-Emilie S. (Occitanie), Marie-France P. (Ile-de-France), Martine (Nouvelle-Aquitaine), Martine (Réunion), Maryline T. (Grand-Est), Maxime (Auvergne-Rhône-Alpes), Michel B. (Ile-de-France), Michel C. (Bourgogne-Franche-Comté), Michel S. (Réunion), Michelle G. (Auvergne-Rhône-Alpes), Mickael (Auvergne-Rhône-Alpes), Murielle L. (Bretagne), Nadia M. (Ile-de-France), Nordine (Auvergne-Rhône-Alpes), Olivier T. (Auvergne-Rhône-Alpes), Olivier H. (Nouvelle-Aquitaine), Olivier R. (Réunion), Paolo D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Pascal B. (Bretagne), Pascal J. (Réunion), Pascal L. (Grand-Est), Patrice F. (Auvergne-Rhône-Alpes), Patricia (Auvergne-Rhône-Alpes), Patricia B. (Réunion), Patrick B. (Grand-Est), Patrick M. (Auvergne-Rhône-Alpes), Patrick V. (Occitanie), Pesamino V. (Bretagne), Philippe (Nouvelle-Aquitaine) Philippe D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Philippe R. (Occitanie), Philippe O. (Grand-Est), Pierre (Auvergne-Rhône-Alpes), Pierre B. (Ile-de-France), Raphaël P. (Auvergne-Rhône-Alpes), Raymond R. (Hauts-de-France), Rémy B. (Bretagne), Rkia (Auvergne-Rhône-Alpes), Robert (Ile-de-France), Roger F. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Roland S. (Bretagne), Sabine M. (Occitanie), Sam (Bourgogne-Franche-Comté), Sébastien C. (Bretagne), Sébastien G. (Ile-de-France), Serge H. (Occitanie), Stéphane (Auvergne-Rhône-Alpes), Sylvaine F. (Réunion), Teddy (Auvergne-Rhône-Alpes), Victor (Nouvelle-Aquitaine), Vincent D. (Nouvelle-Aquitaine), Xavier (Normandie), Yann G. (Ile-de-France), Yves S. (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Zinedine H. (Auvergne-Rhône-Alpes).

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