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La Cérémonie 2019 des Prix éthiques et des Casseroles

La Cérémonie 2019 de remise des Prix éthiques et des Casseroles a permis à Anticor de récompenser les comportements vertueux et de dénoncer les agissements déplorables de l’année écoulée.

Chaque année, Anticor remet des Prix éthiques, pour récompenser des comportements vertueux, et des Casseroles, pour dénoncer des agissements déplorables.

La cérémonie 2019 s’est déroulée, le 11 janvier, à la Maison de l’Amérique Latine, à Paris, devant 300 personnes.

L’association récompense traditionnellement journalistes, lanceurs l’alertes, citoyens engagés ou élus. Lors de cette édition, Anticor a mis plus particulièrement à l’honneur la Corse puisque deux élus de l’Île de Beauté ont été honorés.

La soirée était animée par la comédienne Rafaële Arditti qui avait endossé, pour l’occasion, le rôle d’une avocate fiscaliste qui interpelle le président d’Anticor : « Je sais que ce n’est pas le moment mais, déformation professionnelle oblige, j’ai un peu étudié votre dossier et votre pays de résidence fiscale c’est… la France ! Vous savez que c’est mauvais pour le business, ça ? »

Jean-Christophe Picard a ensuite ouvert la cérémonie en annonçant une innovation par-rapport aux éditions passées : « Outre des Prix éthiques, nous aurons la délicate responsabilité de remettre des Casseroles. Cette année, nous avons même été obligés de créer une nouvelle catégorie, la Pantoufle, tant certains se sont illustrés dans le pantouflage, vocable qui peut paraître inoffensif mais qui peut parfois déboucher sur une prise illégale d’intérêt. »

Chaque prix a été remis par un administrateur ou un référent local d’Anticor [la mise en ligne des vidéos est en cours].

Fabrice Rizzoli a également offert, à chaque récipiendaire des Prix éthiques, un produit alimentaire bio fait par des coopératives, en Italie, sur des terres confisquées aux mafieux : « En offrant des produits Libera Terra aux personnes qui se sont conduites de manière particulièrement vertueuse, cette année, Anticor rappelle que la France doit se doter d’un dispositif d’usage social des biens confisqués aux corrompus. »

Prix éthiques

#1 Martine Orange, journaliste, pour ses investigations sur la part d’ombre de la vie politique et économique et notamment sur ses révélations concernant les dossiers Alstom et Kohler, publiées dans Mediapart. Elle a ainsi révélé des conflits d’intérêts insupportables pour la démocratie et parfois pénalement répréhensibles.

#2 Camille Polloni, journaliste, pour ses saines Obsessions (séries publiées sur lesjours.fr) sur les affaires judiciaires et la mise en place du Magouillotron. Elle rappelle, avec pertinence, les enjeux financiers des principales affaires et dénonce la lenteur de la justice.

#3 Sophie Lemaître, docteur en droit, pour sa thèse sur le droit à l’épreuve des flux financiers illicites dans le secteur extractif. En portant sa recherche sur la créativité juridique des acteurs de la corruption, elle donne des armes à ceux qui la combattent.

#4 Julia Cagé, professeure d’économie, pour avoir, dans son ouvrage sur Le prix de la démocratie, avancé des propositions ambitieuses sur le financement de la vie politique et l’élection des parlementaires. Elle ouvre des perspectives nouvelles pour résister à l’épuisement démocratique.

#5 David Brugioni, maire de Centuri, et Severin Medori, maire de Linguizzetta, pour leur courage dans la défense d’une culture de la probité, de la légalité et de l’intégrité dans leurs communes. Ils ouvrent la voie à une reconquête démocratique et citoyenne et constituent un exemple tant pour la Corse que pour la métropole.

#6 Karim Ben Ali, lanceur d’alerte, pour avoir lancé l’alerte sur le déversement de produits polluants d’Arcelor Mittal. Il a fait primer son devoir constitutionnel de prévenir les atteintes à l’environnement sur son intérêt propre.

Casseroles

#1 Vincent Bolloré, industriel et homme d’affaires, pour son goût immodéré pour les procédures-bâillon révélant une intolérance pathologique à la critique. Il est, aujourd’hui, mis en examen pour corruption dans l’affaires des ports africains.

#2 Raphaël Gauvain, député, pour avoir été le rapporteur de la loi scélérate sur le secret des affaires. Il a, en défendant une transposition servile de la directive, fait de l’opacité la règle et de la transparence l’exception.

#3 Yaël Braun-Pivet, députée, pour avoir été la figure emblématique du parlementarisme godillot. Présidente de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla dont l’échec est à mettre à son crédit, elle a fait preuve de pusillanimité et aussi de désinvolture face aux parjures.

Pantoufle

#1 Fleur Pellerin, ancienne ministre, pour ne pas avoir respecté les réserves formulées dans l’avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP) sur sa reconversion dans le privé « en prenant pour client une entreprise privée avec laquelle elle avait conclu un contrat ou formulé un avis sur un contrat » dans le cadre de ses fonctions gouvernementales.

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