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Quand Le Figaro fait une fixation sur Christiane Taubira…

Dans un article publié le 4 juin 2018, Le Figaro affirme que Christiane Taubira était « membre actif » d’Anticor quand elle a, en sa qualité de Ministre de la Justice, agréé Anticor, en 2015. C’est une affirmation totalement fantaisiste.

Dans un article intitulé « L’association Anticor cible l’Élysée », publié le 4 juin 2018 dans Le Figaro, la journaliste Paule Gonzalès ose une curieuse affirmation : « L’association tire sa puissance d’un agrément qui lui fut donné en mars 2015 par la garde des Sceaux de l’époque, Christiane Taubira, alors… membre actif de l’association. »

Il est facile de voir où cette « journaliste d’investigation » veut en venir : d’une part, l’association aurait bénéficié d’un passe-droit et, d’autre part, Christiane Taubira aurait agi en situation de conflit d’intérêts…

Cette affirmation est totalement fantaisiste :

1/ Mme Taubira n’a jamais été « membre actif », ni même « membre » d’Anticor.

2/ Mme Taubira a, certes, été membre du comité de parrainage d’Anticor. Elle a ainsi manifesté son soutien en participant aux Cérémonies de remise des Prix éthique et des Casseroles, entre 2005 et 2007. En 2015, cela faisait donc huit ans qu’elle n’avait participé à aucun évènement d’Anticor !

3/  Anticor remplissait toutes les conditions pour être agréée, à savoir : « cinq années d’existence », une « activité effective et publique en vue de lutter contre la corruption et les atteintes à la probité publique », un « nombre suffisant de membres », le « caractère désintéressé et indépendant de ses activités, apprécié notamment eu égard à la provenance de ses ressources » et un « fonctionnement régulier et conforme à ses statuts ».

4/ Le fait que Transparency International France et Sherpa aient également été agréées démontre qu’Anticor n’a bénéficié d’aucun passe-droit et que toutes les associations de lutte contre la corruption ont été traitées de manière identique.

5/ Contrairement à ce que raconte l’article, l’association ne tire pas « sa puissance d’un agrément qui lui fût donné en mars 2015 » puisque ce dernier a expiré le 19 février 2018. L’agrément en vigueur d’Anticor date du 15 février 2018. Il a été signé par l’actuelle Ministre de la Justice. Mais peut-être que le Figaro va annoncer que Nicole Belloubet est aussi un « membre actif » de l’association ?

Bien évidemment, si la journaliste a pris la peine d’interviewer le président et le vice-président de l’association pour donner le change, elle s’est bien gardée de les interroger sur les conditions d’obtention de l’agrément. Elle n’a pas manqué, par contre, de relayer sur ce point l’avis « impartial » de l’avocat de Patrick Buisson qui avait porté plainte, en février 2013, pour prise illégale d’intérêts contre Christiane Taubira… justement en raison de son appartenance au comité de parrainage d’Anticor ! Pourtant, le 11 avril 2017, les magistrats instructeurs ont rendu une ordonnance de non-lieu dans cette affaire, conformément aux réquisitions du parquet. Sans doute encore un coup de « membres actifs » d’Anticor…

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