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Anticor à Paris : « Il n’y a pas de corrompus sans corrupteurs ! »

Mercredi 1er février 2017, à 19 heures, les coréférents d’Anticor Paris, Jean-Yves Lucas et Florent Corcelle, ont invité les adhérents d’Ile-de-France à une soirée-débat, à la brasserie Ô Béret basque à Paris, sur le thème de la corruption ordinaire, autour du livre « Le tour de France de la corruption » de Guillaume De Morant et Jacques Duplessy. Deux années d’enquête qui révèlent également des drames humains de victimes et de lanceurs d’alerte.

Une trentaine de participants était au rendez-vous, dont Regnault Nitot, référent du GL94.

Après un rapide tour d’horizon de l’actualité : la soirée des prix éthiques et casseroles d’ANTICOR du 28 janvier (très appréciée par beaucoup de nos adhérents présents) ; les avancées intéressantes (le casier vierge des élus soumis à l’A.N. ) ; l’ONU appelant à protéger les lanceurs d’alerte) ; les décisions de justice récentes et exemplaires (Giaccobi, Guéant) ; il reste malheureusement encore beaucoup à œuvrer (Lyon-Turin, assistants parlementaires, Haute cour de justice, etc), pour ne citer que ces affaires-là, pour faire reculer la corruption et remettre l’Ethique au centre de la vie politique.

Le débat s’est donc engagé ensuite avec les auteurs du livre sur la petite corruption insidieuse, celle dont on n’entend pas parler ou très peu dans les médias et qui pourtant sévit encore aujourd’hui au plus profond de nos régions et de façon importante. Les participants ont posé de nombreuses questions pertinentes, non seulement sur les investigations menées par les journalistes, mais aussi sur certaines affaires relatées dans l’ouvrage et sur la Justice et sa nécessaire indépendance.

Les auteurs ont développé quelques cas emblématiques de méthodes utilisées par les corrupteurs. Evidemment, les marchés publics occupent une grande part de la corruption. Un petit patron du BTP de Moselle raconte ainsi comment les entrepreneurs organisaient leurs « tables rondes » pour se répartir les marchés. Ensuite « tous les entrepreneurs, sauf l’entreprise attributaire », envoyaient un dossier à un prix fortement surévalué. On appelait cela « couvrir le bénéficiaire ».

Toutefois, demeurons optimistes : quelques propositions suggérées convergent avec celles soutenues par ANTICOR pour tenter de réduire le fléau de la corruption : favoriser l’open data (l’accès aux données) dans la gestion publique, protéger vraiment les lanceurs d’alerte, écarter les élus condamnés.

En conclusion, rappelons « qu’il n’y a pas de corrompu quand il n’y a pas de corrupteur » !

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