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Anticor à Vallauris-Golfe Juan : « Il manque des contre-pouvoirs »

Près de deux cents personnes ont participé à la rencontre-débat organisée par Anticor 06, autour de la présentation du livre-événement de Hélène Constanty « Razzia sur la Riviera », en présence de l’auteure, du président national d’Anticor Jean-Christophe Picard, et du coréférent départemental d’Anticor Jean-Noël Falcou.

Après avoir regretté que la ville de Vallauris Golfe-Juan ait mis des bâtons dans les roues d’Anticor 06, refusant de prêter (et même de louer !) une salle municipale pour cette soirée, le golfe-juanais Jean-Noël Falcou a rappelé les nombreuses actions de l’association dans cette ville.

Il a notamment annoncé la fin de l’enquête préliminaire concernant l’affaire du Château Robert : le Procureur de la République devrait prendre une décision dans les semaines qui viennent. Afin d’illustrer le lien entre spéculation et corruption, thème de la soirée, il a détaillé sa dernière plainte dans l’affaire dite de « la villa aux 14 permis », exemple éloquent qui illustre la nécessité d’une vigilance citoyenne.

Jean-Christophe Picard a démontré, chiffres à l’appui, qu’avec la corruption, tous les contribuables sont victimes. Il a rappelé que Guilaine Debras, maire de Biot, a respecté les engagements de la charte éthique d’Anticor qu’elle avait signée avant les municipales. Il a ensuite fait le tour des affaires récentes, expliquant que, même après treize ans d’existence, Anticor découvrait, tous les jours, de nouvelles pratiques ou formes de détournement d’argent public. Il a cité les intéressantes propositions du rapport « Renouer la confiance publique », de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Selon lui, l’élection présidentielle de 2017 sera l’occasion d’imposer de nouvelles pratiques aux partis républicains.

Hélène Constanty a présenté son livre, replaçant son enquête dans un contexte local où spéculation et accointances politiques constituent un terreau favorable aux pratiques illégales. Contrairement à la Corse, sujet de son dernier ouvrage, elle a pointé le manque de contre-pouvoirs dans les Alpes-Maritimes : des associations vieillissantes, un manque de pluralité des médias, des citoyens trop souvent résignés, Anticor constituant une exception remarquable. Les explications de quelques-uns des sujets du livre (mafias, affaires cannoises, rôle des SCI, tour Odéon, etc.) ont donné aux participants l’envie d’en savoir plus, comme les dizaines de livres vendus lors de la séance de dédicace qui a suivie l’a démontré.

La deuxième partie de la réunion était réservée aux échanges avec la salle, riches et dynamiques.

Les participants, enthousiastes, se sont quittés après avoir partagé le verre de l’amitié… et adhéré à Anticor pour nombre d’entre eux, convaincus que le travail des bénévoles de notre association est d’intérêt général !

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