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Union européenne : de bien curieux assistants parlementaires

Actuellement, chaque député européen dispose d’une enveloppe de 21 379 euros, par mois, pour rémunérer deux types d’assistants : des « accrédités », qui travaillent à Bruxelles, Luxembourg ou Strasbourg (dont le nombre est plafonné à trois par député), et des « locaux », qui travaillent dans la circonscription de l’élu.

Le 29 avril 2015, les députés européens des groupes PPE et S&D ont voté une hausse de 7 % de l’enveloppe destinée à rémunérer ces assistants, ce qui représente une dépense supplémentaire de 13 millions d’euros par an.

Cette initiative est assez étonnante au regard des abus régulièrement détectés au sein de cette catégorie de personnel…

Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a ainsi saisi, le 9 mars dernier, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) d’éventuelles irrégularités financières commises par le Front National. L’accusation semble étayée : « L’organigramme de la direction nationale du parti reprend 4 assistants accrédités et 16 assistants locaux. Parmi les assistants locaux concernés, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution l’adresse du siège du Front national à Nanterre. […] Par ailleurs, toujours selon cet organigramme, certains assistants ne travaillent pas pour le député auquel ils sont liés par un contrat de travail. »

Plus globalement, une cinquantaine de députés européens n’a embauché que des assistants locaux… alors que ce sont les assistants accrédités qui sont indispensables au travail législatif !

Dès lors, avant d’envisager d’augmenter la rémunération de ces agents, il aurait été judicieux d’encadrer davantage leur recrutement et de renforcer le contrôle de leur activité réelle. Il conviendrait notamment de plafonner le nombre d’assistants locaux par député.

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