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Le dispositif anti-corruption français est-il adapté au secteur sportif ?

Le 8 décembre, à la veille de la journée mondiale contre la corruption, l’IRIS organisait une conférence sur le thème : le dispositif anti-corruption français est-il adapté au secteur sportif ?. La conférence était animée par Carole Gomez, chercheure à l’IRIS, chargée des questions liées à l’impact du sport sur les relations internationales.

Éric Alt (Anticor) débute son intervention en soulignant la richesse de l’actualité de la corruption dans le sport, citant notamment les scandales en cours au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), de football ou encore des matchs truqués dans le tennis en Espagne et au Portugal. En matière sportive, comme dans les autres domaines, les mêmes causent produisent les mêmes effets corrupteurs : absence de responsabilité des dirigeants devant leurs fédérations et associations, cumul des mandats dans le temps, faible développement de la culture de transparence, absence d’autorité ayant une vision globale de l’application de la loi dans le sport, poids du lobbysme et du trafic d’influence notamment pour la désignation des pays d’accueil des événements sportifs, problème de coordination internationale des enquêtes, absence de culture de l’alerte éthique… En résumé, le sport est permet de constater avec acuité les manques en matière de lutte contre la corruption , qui peuvent aussi être observés par ailleurs.

Sylvain Nogues (SCPC) revient sur les différents acteurs de la lutte anti-corruption en France. Le SCPC y consacre son dernier rapport, qui formule plusieurs propositions parmi lesquelles l’évolution des articles 445-1 et 445-2 du Code pénal, avec l’introduction d’un délit de manipulation, l’introduction d’un délit d’initié, ou encore une obligation de conformité. En outre, il note que beaucoup de choses ont été faites sur les paris sportifs dans les fédérations (prévention, sensibilisation, etc.), mais peu sur les questions de probité chez les hauts dirigeants sportifs.

Philippe Ménard (commissaire de police, service central des courses et jeux) aborde la question de façon pragmatique : pourquoi y-a-t-il de la corruption dans le sport ? Parce qu’il y a de l’argent. Selon le rapport du SCPC, les montants des paris sportifs sont estimés entre 500 et 1 000 milliards de dollars, dont 70% sont enregistrés en Asie. En conséquence, il n’est pas surprenant de voir que les paris sportifs aient amené des fraudes.

 Eric Alt (Anticor) à l’IRIS : Lutte anti-corruption, où en est-on en France?

Le compte rendu des débats sur le site de l’IRIS.

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