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Anticor à Montpellier : « Il faut solliciter les forces imaginantes du droit »

Toutes les institutions fonctionnent, mais la réalité du pouvoir est ailleurs.

Nos représentants ne nous représentent plus. Les réformes se poursuivent, mais l’accumulation des projets ne peut dissimuler une perte de sens.

Dans le meilleur des cas, c’est le syndrome du Pont de la Rivière Kwaï : l’action se suffit à elle-même, qu’importe le but.

Dans le pire, c’est une version française de la théorie du choc qui se met en place : Naomi Klein a décrit comment des chocs permettent d’altérer le discernement et la volonté, individuellement ou collectivement, et d’imposer un ordre nouveau.

Dans ce contexte, le plaidoyer d’Anticor pour améliorer les lois atteint ses limites. L’association ne peut espérer convaincre le législateur s’il prend ses décisions en fonction de critères étrangers à la recherche du bien commun.

L’action d’Anticor pour obtenir des candidats des engagements en matière de probité est possible localement. Elle est ne peut cependant être envisagée pour les présidentielles, tant la probabilité de voir les engagements tenus est devenue aléatoire.

Et l’action judiciaire d’Anticor, pour importante qu’elle soit, ne peut surmonter l’extrême lenteur et les dysfonctionnements d’une institution à bout de souffle.

Que faire dans de telles conditions ? Comment opposer l’optimisme de la volonté au pessimisme de la raison ?

Il faut solliciter les forces imaginantes du droit. Penser et construire avec d’autres, associations, conseils citoyens, coalitions informelles, de nouveaux lieux du politique, pour y explorer ce que pourrait être une autre démocratie

Éric Alt  (Anticor), Paul Allies (6CR) et Dominique Guy-Chevanne (collectif Roosevelt) ont ainsi confronté leurs réflexions et propositions autour du thème « Le pouvoir citoyen », le mercredi 6 avril 2016, à l’Université Paul-Valéry, à Montpellier.

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