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Anticor à Épinal : « La justice n’a pas les moyens de ses ambitions ! »

Invitée par la Ligue des Droits de l’Homme, Anticor, récemment implantée à Épinal, a participé à une conférence-débat sur le thème « De la démission démocratique au nécessaire travail de salubrité publique et de la protection des lanceurs d’alerte », Stéphane Aspis, président de La Ligue des Droits de l’Homme d’Épinal, Marcel Claude et Serge Houssard, administrateurs d’Anticor.

Marcel Claude ouvre la séance devant une centaine de personnes dont deux élus et trois lanceurs d’alerte. En préambule, il présente l’association Anticor qui soutient les lanceurs d’alerte, dénonce la fraude, l’évasion fiscale, la corruption et les conflits d’intérêts. Ses membres sont tous bénévoles, l’association est indépendante.

Puis Serge Houssard rappelle les droits des citoyens tout en informant sur la démission démocratique et le nécessaire travail de salubrité publique.

« La fraude et l’évasion fiscale s’élèverait à 1 000 milliards d’euros en Europe », expose ensuite Marcel Claude. Il poursuit, dénonçant une justice entravée : « La justice n’a pas les moyens de ses ambitions ! La France met 61 € par habitant dans le judiciaire alors que l’Allemagne en met 104 €. ». C’est donc aux citoyens de dénoncer les conflits d’intérêt, de défendre l’égalité devant l’impôt, de se pencher sur les financements politiques et les marchés publics.

Une excellente transition pour dénoncer l’éthique à géométrie variable de nos élus : « Un élu condamné devrait être radié, remarque l’administrateur, mais les gens les aiment bien. Ils se disent que s’ils prennent de l’argent pour eux, ils en mettent sur leur territoire. Ces affaires  de corruption jettent le discrédit sur la classe politique, mais il y a encore des élus qui ont envie de bosser honnêtement ! ».

« Anticor aide de plus en plus les lanceurs d’alerte et les citoyens qui ont vu des choses, poursuit Marcel Claude. S’ils ne sont pas en position de dénoncer, l’association elle, le peut. »

« La citoyenneté ne s’arrête pas à glisser un bulletin dans l’urne, affirme alors Serge Houssard. Nous pouvons tous faire quelque chose ».

Marcel Claude s’exprime ensuite sur l’importance des réseaux sociaux : « Avec les nouveaux outils numériques et les réseaux sociaux, la propagation de l’information soulève des masses de personnes et c’est ce mouvement qui pourra faire qu’à un moment la conscience citoyenne va impulser un changement. Ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, c’est le système ! ».

Les deux administrateurs font ensuite un bilan sévère de l’administration fiscale et de la corruption de ses dirigeants, rappelant que, dans le procès Cahuzac, les personnes placées en redressement judiciaire déterminaient la politique fiscale de la France !

« Avec le cumul des mandats, dont Michel Delabarre est donné vainqueur (par l’Express : 3 mandats et 23 fonctions), le système est géré par une caste. Tous se connaissent et sortent des mêmes écoles », déplorent ensuite Marcel Claude et Serge Houssard.

Les intervenants ont ensuite répondu aux questions du public.

Nelly Fouks, pour Anticor

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