# Anticor

2015 : la poursuite de la lutte contre la corruption dépend de vous.

Plus que jamais, les circonstances que nous vivons obligent l’Etat et ceux qui nous représentent à l’exemplarité. Elles rendent encore plus légitime l’action en faveur de la probité publique.

A six mois depuis l’élection d’un nouveau bureau, nous tenons à vous rendre compte des actions mises en place au sein d’Anticor. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une feuille de route mais répondent aussi à des besoins qui se font jour au quotidien et selon l’actualité.

Notre mission s’inscrit dans un but de travail collectif, serein et transparent. Nous œuvrons pour porter haut les idées et l’objet d’Anticor. Le contexte est très difficile, les sollicitations se comptent par dizaine chaque semaine et des pressions de natures diverses s’exercent de toutes parts. Pour autant, l’association s’enracine et se développe.

Concrètement notre équipe composée de 5 personnes, c’est à dire un bureau restreint, a mis en œuvre des équipes de travail, autour de binômes au plan local et de référents thématiques au plan national.

Un appel à candidature a été lancé, et Anticor compte désormais plus de 54 groupes locaux. Nous recevons encore des candidatures pour constituer de nouveaux groupes et compléter les groupes existants.

Pour nous prémunir de tous risques de conflits d’intérêts ou d’instrumentalisation, nous avons élaboré une déclaration d’intérêts conforme à celle que nous préconisions pour les élus et à ce que prévoit la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.

Nous avons également lancé des appels à projets, qui ont permis sur la base d’une fiche de présenter un descriptif, un mode d’organisation, un budget en toute transparence. Ces projets ont donné lieu à des réunions publiques locales dans l’Hérault (34) en septembre, en Moselle (57) et Meurthe et Moselle (54) en octobre. Ces réunions ont obtenu un large écho dans les médias locaux et permettent de dynamiser les actions locales, départementales ou régionales.

Fin août, nous avons diffusé un questionnaire sur vos attentes vis-à-vis de l’association, qui a recueilli de nombreuses réponses, ainsi que des propositions d’aide militantes de la part de beaucoup d’adhérents que nous remercions et que nous contactons actuellement pour mettre en place des outils plus opérationnels, selon les compétences de chacun.

Merci à tous d’apporter votre énergie pour l’entraide militante car malgré notre modeste budget, ceci concourt à nous faire entendre et à nous rendre utile.

Inutile de vous rappeler à quel point nous chérissons notre indépendance, ce pour quoi nous ne demandons pas de subvention publique. Pour autant, nous avons, grâce à l’aide de bénévoles qui ont proposé leur appui, commencé à élaborer une stratégie de collecte de fonds auprès de nos concitoyens dans le but de démultiplier nos donactions et renforcer nos outils à destination des groupes locaux.

Conformément à l’article 2-23 du code de procédure pénale et au décret n° 2014-327 du 12 mars 2014 relatif aux conditions d’agrément des associations de lutte contre la corruption en vue de l’exercice des droits reconnus à la partie civile, nous avons déposé un dossier de demande d’agrément au cours du mois de septembre. Elle devrait être acceptée très prochainement.

Anticor a présenté ses propositions pour l’exemplarité de la vie publique à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.

Sur le plan judiciaire, plusieurs actions sont en cours et ont donné lieu à des enquêtes et instructions. Ceci est rapporté au Conseil d’administration, qui valide l’engagement d’Anticor dans toute nouvelle procédure.  Une procédure en diffamation contre la présidente d’Anticor est toujours en cours pour des déclarations que nous considérons comme relevant de la liberté d’expression, c’est à dire d’un droit fondamental. Raison pour laquelle nous avons déposé une question prioritaire de constitutionnalité.

Ceci fait écho aux nombreuses demandes de soutien émanant de lanceurs d’alerte dans des entreprises ou dans la fonction publique et que nous entendons relayer, tant elles sont révélatrices de graves failles dans le contrôle et le suivi des abus de pouvoir. Nos contacts et réseaux se multiplient sur ce terrain qui devient une grande cause pour de nombreuses associations, y compris dans d’autres domaines comme l’environnement, la santé, et diverses institutions dont la police.

Nous avons co-organisé le colloque à la faculté d’Aix-en-Provence, qui a été un succès, notamment grâce à l’engagement des militants locaux. Une conférence a également été donnée à l’université de Nancy. Nous avons participé au congrès du Syndicat des avocats de France à Clermont Ferrand. Nous nous efforçons d’en rendre compte sur le site internet de l’association. Ceci contribue à nouer des contacts et augmenter notre visibilité, à faire passer des messages et à approfondir notre réflexion.

Ce chantier de la formation se dessine peu à peu, et certains de nos militants ont déjà pu tester des modules de formation à l’intention des élus qui ont obtenu un franc succès.

Le conseil d’administration se réunit en moyenne tous les deux mois pour orienter et décider aussi bien des actions judiciaires, que des grandes lignes de nos actions. La prochaine réunion aura lieu le 31 janvier 2015. Nous y discuterons notamment d’un projet de nouveaux statuts, en préparation depuis plus d’un an. Ces statuts visent à démocratiser et simplifier notre fonctionnement.

Nous pointons également les avancées, pour valoriser les actions constructives, par exemple via le suivi de nos chartes éthiques. Sur ce point, nous avons commencé à exercer le service après vote. Pour ce faire, nous demandons aux référents locaux de collecter les informations nous permettant d’établir un rapport et d’identifier les actions nécessaires pour veiller à l’application des chartes. Ainsi à Béthune, Juvignac, Teuran, Limoges, Metz nous avons déjà mis en avant des réalisations, tandis qu’à Montpellier ou Montreuil, nous avons ou allons rappeler les maires à leur engagements, en espérant que ces interpellations seront suivies d’effet. Sans quoi nous engagerons d’autres démarches, y compris en justice.

Actuellement, des groupes de travail et des groupes locaux se spécialisent au profit de tout notre réseau : à Paris, le groupe va organiser des auditions de lanceurs d’alerte donnant lieu à un rapport ; dans l’Est un blog est né sur les conflits d’intérêts ; dans l’Hérault notre équipe nous assiste sur les réseaux sociaux … Partout la formation citoyenne se développe et la logistique bien qu’encore insuffisante s’améliore.

Anticor compte aujourd’hui plus de 1 100 adhérents. Nous prévoyons de consolider cette base tout en développant nos réseaux par le biais de partenariats avec d’autres ONG, ce qui permet peu à peu de donner une dimension internationale à notre combat, indispensable pour faire face au crime organisé, et pour peser et se faire entendre dans les choix de politiques ou d’actions publiques supra nationales, comme par exemple sur une définition commune de la corruption, la lutte contre les conflits d’intérêts, la réglementation du lobbying, le droit d’alerte, etc.

Nous avons un calendrier très chargé et nous devons rappeler à tous qu’Anticor est une association, non un service public ou un parti politique. Ceci nous oblige à rester modestes, prudents et à favoriser l’entraide et la bienveillance dans nos actions. Nous n’avons pas la possibilité au plan national de traiter tous les dossiers, mais chacun peut contribuer à son niveau à créer des liens, en cohérence avec les engagements, valeurs et modes d’actions d’Anticor. Il nous appartient d’exercer notre devoir et de gagner des marges de pouvoir citoyen, notamment en matière de contrôle de l’action publique. En ce sens, les expériences de participations dans les commissions éthiques municipales s’avèrent intéressantes, tout comme la diffusion des outils permettant de comprendre et d’agir pour détecter la corruption et autant que possible la prévenir.

En termes de moyens, un assistant a été recruté aux fins de nous aider à répondre aux courriers, préparer le travail des assemblées, structurer notre communication et l’organisation des groupes de travail etc.

Le 31 Janvier vous êtes invités à participer à la remise des prix éthiques et des casseroles, qui aura lieu  270 rue Saint Jacques, 75005 Paris à partir de 20 heures.

Nous tenons à vous remercier pour votre soutien et votre vigilance citoyenne.

A bientôt,

Le bureau

27 janvier 2015

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